Discours Verhofstadt - 100 ans de scoutisme
DISCOURS DU PREMIER MINISTRE GUY VERHOFSTADT
LORS DU JAMBE 100 ANS DE SCOUTISME.
BRUXELLES, LE 29 AVRIL 2007.
DISCOURS DU PREMIER MINISTRE GUY VERHOFSTADT LORS DU JAMBE 100 ANS DE SCOUTISME. BRUXELLES, LE 29 AVRIL 2007.
Chers Scouts et Guides, jeunes et moins jeunes, Mesdames et Messieurs, Ce JAMbe est impressionnant. Près de cent mille scouts et guides. La Belgique n'est peut-être qu'un petit pays, mais un Belge sur cent est présent ici aujourd'hui. Ce qui fait de cet évènement le plus grand évènement de scoutisme au monde. Je tiens à féliciter les organisateurs et le mouvement du scoutisme dans son ensemble. One World, One Promise. Un monde, Une promesse. C'est bien plus que le thème de cette année festive. C'est la mission des scouts depuis le premier jour, lorsqu'en 1907, Baden Powell inaugura le camp sur l'île de Brownsea en soufflant dans une corne de koudou. Depuis, le scoutisme s'est développé en un mouvement mondial comptant 38 millions de membres répartis dans 166 pays. Le port de la chemise de scout ou du foulard est un symbole fort d'un monde toujours plus uni. Cent ans, ce n'est pas rien. Le monde de 1907 n'avait rien de commun avec celui d'aujourd'hui. Les enfants et les jeunes sont eux aussi totalement différents. A l'image des adultes, les enfants et jeunes d'aujourd'hui vivent davantage dans la précipitation, à un rythme plus soutenu, sous une pression élevée. L'école impose plus de devoirs. Il y a l'académie, les cours de dactylographie, le football ou la danse. C'est à se demander s'ils ont encore le temps de fréquenter un mouvement de jeunesse le samedi ou le dimanche. Or, nous constatons que toujours plus d'enfants souhaitent adhérer. Toujours plus d'enfants et de jeunes souhaitent sortir quelques heures pour se rendre au local ou dans les bois. Il est clair qu'après cent ans, le scoutisme est plus que jamais nécessaire et significatif. Vous savez que je suis un grand défenseur de la société ouverte. Mais je suis également conscient qu'une société véritablement ouverte ne pourrait être imposée d'en haut. Elle doit se faire depuis la base. Telle est exactement la philosophie du scoutisme. Semaine après semaine. Travailler ensemble, jouer ensemble et œuvrer ensemble pour la solidarité et la tolérance. Permettre aux enfants et aux jeunes de grandir dans un monde démocratique et juste. Loin des longs discours, mais unis par le scoutisme, semaine après semaine. Empreints, chaque semaine, de ce dévouement effréné et volontaire pour les autres. C'est au travers de cet engagement que le scoutisme change le monde. Depuis cent ans. En opposition aux inégalités qui nous distinguent dès notre venue au monde, chez les scouts, tout le monde a droit au même traitement. Tout le monde dort dans les mêmes tentes, s'assied autour du même feu de camp et entonne les mêmes chants. Tous sont fiers lorsque le drapeau du groupe est hissé. Le scoutisme a compris que ce n'est pas l'origine d'un enfant qui compte, mais bien son avenir. Semaine après semaine, le scoutisme parvient à changer la vision du monde d'innombrables enfants et jeunes. Je me souviens très bien d'avoir assisté comme jeune scout aux réunions hebdomadaires où les chefs donnaient tous le meilleur d'eux-mêmes. Aujourd'hui, j'assiste également à des réunions hebdomadaires, juste un peu moins relaxantes, il est vrai. A l'époque, j'apprenais à faire des nœuds, maintenant je suis surtout amené à les défaire. J'ai parfois espéré pouvoir ramener tout le monde à l'ordre avec un simple coup de sifflet comme à l'époque. C'eut été sans doute plus facile si chacun des responsables politiques avait un jour été scout ou guide. Mesdames et Messieurs, L'on n'est pas scout ou guide pour quelques années seulement. L'on en garde des traces tout au long de sa vie. Non seulement un totem, de chouettes souvenirs ou quelque amitiés. Mais aussi une conviction. La conviction que chacun d'entre nous peut, chaque jour, construire un monde meilleur. En ce jour, je ne puis que vous souhaiter ainsi qu'à tous les scouts et guides, longue vie au scoutisme. Je vous remercie.