CP-Commémoration de la Bataille des Ardennes/Discours du Premier Ministre
Veuillez trouver en annexe le discours que prononcera le Premier Ministre, à Bastogne, à l?occasion de la commémoration de la Bataille des Ardennes.
Sous EMBARGO jusqu?à samedi 18 décembre, 16 heures 00. Seul le discours prononcé fait foi.
Veuillez trouver en annexe le discours que prononcera le Premier Ministre, à Bastogne, à l?occasion de la commémoration de la Bataille des Ardennes. Sous EMBARGO jusqu?à samedi 18 décembre, 16 heures 00. Seul le discours prononcé fait foi.
DISCOURS DU PREMIER MINISTRE GUY VERHOFSTADT PRONONCÉ LORS DE LA COMMÉMORATION DES 60 ANS DE LA BATAILLE DES ARDENNES. BASTOGNE, LE 18 DÉCEMBRE 2004. Sire, Chers vétérans, Mesdames et Messieurs, Le 18 décembre 1944. La dernière offensive de l?ennemi fait rage depuis 3 jours. Un acte de désespoir, en vue de semer la discorde entre les troupes alliées. Une dernière tentative, en vue de miner le moral de l?Amérique et de l?Europe libre. La veille, 86 prisonniers américains avaient été exécutés à Malmedy. Pendant plus d?un mois, plus d?un million de soldats mènent la dernière grande campagne, la bataille des Ardennes. Américains, Britanniques, Allemands, Belges, Luxembourgeois et tant d?autres. Les circonstances dans lesquelles ils se battaient étaient extrêmement rudes. La seule chose qu?ils pouvaient voir, c?était le brouillard. Les seules choses qu?ils pouvaient entendre, c?était les coups de fusil et les cris de compagnons blessés. La seule chose qu?ils pouvaient sentir, c?était le plomb et la mort. La seule chose qu?ils ressentaient c?était la douleur, la crainte, la faim et le froid. Un froid horrible. Ces circonstances atroces ont rendu les actions de ces soldats tellement héroïques et uniques. Car malgré la grande surprise de l?offensive allemande, malgré une situation qui parfois semblait désespérée, ils ont continué à résister. Chaque heure, chaque jour, et ce, pendant plusieurs semaines. Comment ont-ils tenu le coup ? Comment sont-ils parvenus à se lever et à avancer, sachant que leurs compagnons se faisaient abattre autour d?eux ? D?où ont-ils puisé la force de venir en aide à des amis blessés, malgré les tirs de barrage, risquant leur propre vie ? La conviction. La conviction que les idées qui menacent notre liberté, notre démocratie et nos familles ne doivent jamais triompher. C?est grâce à cette conviction que nos soldats et de nos citoyens tenaient debout. Cette conviction a mené le monde libre à la victoire. Aussi, je tiens à remercier chaque vétéran, chaque infirmière, chaque citoyen qui y a contribué, au nom de toute la Belgique. Le 18 décembre 1944. 90 ans après la bataille de l?Yser, 60 ans après la « Battle of the Bulge ». Ces batailles furent les leviers marquant la création d?organisations internationales majeures telles l?OTAN, l?ONU et puis, finalement, l?Union européenne. Nous, Européens et Américains, avons appris, depuis la bataille des Ardennes, que notre coopération peut courber, mais ne va jamais éclater. Notre tactique peut différer de temps à autre, mais nos objectifs stratégiques demeurent identiques. Depuis des siècles, nous partageons les mêmes valeurs, les mêmes idéaux, la même conviction. Souvent, des idées hostiles nous ont mis à l?épreuve. Mais chaque fois, la force de notre conviction a repris le dessus. Il n?en ira pas autrement aujourd?hui. Voilà ce que nous ont appris les horreurs commises ici il y a 60 ans. Les Ardennes nous ont tous rapprochés. Les liens forgés entre les alliés sont devenus des liens entre frères. Des frères dans la résistance, des frères dans la souffrance, des frères dans les idéaux, des frères dans la conviction. Il nous appartient aujourd?hui de renforcer ce lien afin de sauvegarder la liberté pour laquelle tant de guerres ont fait rage, pour les générations à venir. Je vous remercie.