05 déc 2018 16:00

L’AfricaMuseum de Tervuren, rénové et agrandi, ouvre ses portes le 9 décembre 2018

La rénovation de l’AfricaMuseum (Musée Royal de l’Afrique centrale) est entièrement terminée. La Régie des Bâtiments a agi en tant que maître d’ouvrage pour ce projet de rénovation et d’expansion unique. Après 5 ans de travail acharné, le public peut (re) découvrir l’AfricaMuseum de Tervuren dès ce dimanche 9 décembre.

Pourquoi rénover ?

Le bâtiment du musée date de 1910. Il dégageait un charme unique mais l’infrastructure n’était plus adaptée aux nécessités d’un musée moderne. L’exposition permanente était dépassée et seule une infime partie des collections était exposée. Sur le plan architectonique ainsi que sur celui de l’infrastructure et des techniques (sécurité, climatisation, éclairage, humidité de l’air, conservation), des adaptations s’imposaient.

Le point de départ est de restaurer et rénover le bâtiment du musée, construire un pavillon d’accueil distinct et relier les deux souterrains.

La Régie des Bâtiments est intervenue en qualité de maître de l’ouvrage et a dirigé entre autres toutes les procédures administratives pour désigner l’équipe d’études multidisciplinaire et l’entrepreneur.

L’association momentanée multidisciplinaire Beel-Origin-Kortekaas-Desvigne-Arup-RCR-Daidalos-B-B a été choisie comme bureau d’étude et la firme Denys SA a été désignée comme entrepreneur.

Grâce à la réalisation de ce projet, le musée dispose dorénavant d’un espace d’exposition et de circulation d’environ 11 000 m².

Le pavillon d’accueil

L’accueil, les lockers, le Museum shop et la cafétéria ne se trouvent plus dans le bâtiment du musée de sorte que ce dernier peut être utilisé à 100% pour l’exposition permanente.

Le pavillon d’accueil s’est totalement intégré à l’environnement verdoyant. Le mur-rideau en verre et la structure légère accentuent le respect de la nature et les bâtiments historiques environnants. Le restaurant du musée au premier étage offre une vue spectaculaire sur le parc environnant, le bassin de l’étang rénové en 2016 et le bâtiment du musée. Entre le pavillon d’accueil et le bâtiment du musée, les podiums blancs pourront servir pour jouer de la musique en plein air par exemple.

Via un imposant escalier en béton de parement blanc, le visiteur accède aux étages souterrains. Grâce à la profonde « cour anglaise », la lumière du jour est également présente à ces étages inférieurs. Tous les niveaux sont accessibles aux personnes à mobilité réduite. Il y a également un réfectoire pour les groupes scolaires.

La galerie d’exposition/liaison souterraine

La liaison souterraine fait 100 mètres de long. C’est le passage principal et il sert tant d’entrée que de sortie du public au musée.

Il relie le pavillon d’accueil au bâtiment du musée historique. Dans la galerie se trouve un grand espace exceptionnel qui peut être scindé en 1 ou 2 pièces grâce à une paroi pivotante (13 x 5 mètres). Il est ainsi possible de créer une salle de 300m² et 600 m². En outre, il y a encore un espace flexible pouvant être transformé en auditorium ou en salle d’exposition supplémentaire.

La galerie souterraine est comparable à une grande boîte blanche. La conception minimaliste et le choix conscient du blanc tant pour les plafonds, les murs que la dalle en béton poli confèrent au musée une ambiance unique.

Dans la liaison souterraine, vous trouverez la pirogue (22,5 mètres et 3 500 kg) qui s’y trouve depuis février 2016 car il n’aurait plus été possible de l’y placer ensuite (pas d’accès suffisant).

Un des travaux les plus délicats à exécuter fut la réalisation de la liaison entre la galerie souterraine et le bâtiment du musée. Pour cela, les fondations du bâtiment du musée ont dû être forées.

Le bâtiment muséal

Le bâtiment muséal et ses abords immédiats sont protégés en tant que Monuments et Sites depuis février 1978. L’intérieur du rez-de-chaussée est également protégé ainsi que le mobilier originel.

L’architecture imposante style « Palais des Beaux-Arts » du bâtiment muséal a été traitée avec respect et ramenée autant que possible à son état initial. Les axes de vue ont à nouveau été libérés. En rouvrant des baies de fenêtres, on renforce également les angles de vue de l’intérieur sur le parc.

Les façades du bâtiment muséal ont été nettoyées et restaurées. Les lanterneaux dans les toits en zinc ont été renouvelés et équipés d’une protection solaire. Le toit a été isolé et pourvu d’une nouvelle couverture de toiture en zinc ou en ardoises. Les menuiseries extérieures en bois ont été décapées, restaurées et ensuite peintes dans leur couleur d’origine.

La qualité d’isolation a été nettement améliorée en dédoublant les châssis : des contrechâssis et des contreportes en acier ont été placés. Entre les anciennes et les nouvelles fenêtres ont été aménagées 2 toiles : la première toile sert de store et la seconde est un filtre UV. Selon les conditions atmosphériques, il est possible soit de ne rien baisser, soit de baisser 1 ou 2 toiles afin d’optimiser les conditions auxquelles sont exposés les objets.

Le parquet original a été poncé et ciré. Les peintures murales et les cartes murales (Congo belge) ont été nettoyées et restaurées là où c’était nécessaire. Les peintures de modèles initiales dans la salle avec parquet ont été en partie dégagées et ont été reconstituées par sérigraphie dans l’ensemble de la salle.

Les sols ont été démolis pour l’aménagement de plans inclinés pour personnes à mobilité réduite. Les sols et parois en marbre ont été restaurés.

Les vitrines classées ont été restaurées sur place. Dans les salles en marbre, elles ont été placées sur un socle technique de sorte que les techniques (électricité, multimédia, climatisation) puissent être intégrées. L'éclairage a été installé dans le socle supérieur. Les vitrines sont complétées par des nouvelles vitrines créant ainsi un système modulaire contemporain.

Une des interventions les plus spectaculaires dans le bâtiment du musée est le dégagement partiel de la cour intérieure. De cette manière, davantage de lumière peut passer dans les sous-sols. C’est d’ailleurs par ce sous-sol que le visiteur pénètre dans le bâtiment muséal.

Le coût global d’investissement pour la construction, les honoraires et le financement s’élève à 66,5 millions d’euros.
 

Fiche technique

Propriétaire : État belge
Maître de l'ouvrage : Régie des Bâtiments
Occupant : Musée royal de l’Afrique centrale
Équipe d’études multidisciplinaire : association momentanée Stéphane Beel Architecten + Origin Architecture and Engineering + Niek Kortekaas + Michel Desvigne + Arup NL + Bureau Bouwtechniek + RCR + Daidalos
Entrepreneur : Denys SA (Wondelgem)
Durée des travaux : environ 5 ans
Espace disponible : env. 11 000 m² (24 salles et espaces de circulation)
Coût global d’investissement (construction, honoraires et financement) : 66,5 millions d’euros