Le diagnostic et le traitement du cancer du poumon nécessitent une approche multidisciplinaire ainsi qu’une spécialisation avancée
Le Centre fédéral d’expertise des soins de santé (KCE) et le Collège d’Oncologie ont développé ensemble des recommandations de pratique clinique concernant le diagnostic, le traitement et le suivi des deux types les plus communs de cancer du poumon: le cancer du poumon à petites cellules d’une part, et non à petites cellules d’autre part. Le diagnostic et le traitement du cancer du poumon nécessitent une approche multidisciplinaire et la chirurgie spécifique à ce type de cancer se déroule de préférence dans des centres ayant une expérience suffisante. De même, en ce qui concerne les techniques de radiothérapie les plus récentes, il est logique de concentrer les investissements dans un nombre limité de centres qui peuvent assurer la qualité de manière adéquate. Les médicaments anti-tumoraux "personnalisés" ne devraient être utilisés qu’après une détermination du profil moléculaire de la tumeur démontrant leur efficacité chez le patient concerné.
Le cancer du poumon reste très fréquent (7830 nouveaux cas par an) et présente un taux de mortalité élevé (le taux de survie à 5 ans est inférieur à 20%), tant chez les femmes que chez les hommes. La cause principale en reste le tabagisme.
Le pronostic du cancer du poumon dépend fortement du stade de la maladie au moment du diagnostic. Ce stade, l'état général du patient ainsi que ses préférences vont déterminer la stratégie thérapeutique. Les traitements possibles sont la chirurgie, la radiothérapie ou les médicaments anti-tumoraux. De plus en plus, ces formes de traitement sont combinées. Une consultation multidisciplinaire entre les différents soins spécialisés est recommandée afin d’assurer une prise en charge optimale.
Pour le traitement des stades limités d'expansion du cancer du poumon, les techniques chirurgicales et de radiothérapie ont évolué vers des traitements radicaux hautement spécialisés qui épargnent de plus en plus les parties saines du poumon.
Par ailleurs, on développe de plus en plus de médicaments ‘sur mesure’ adaptés aux caractéristiques moléculaires des cellules cancéreuses. Ils n’agissent que sur certains types de tumeurs ayant le profil moléculaire correspondant, un peu comme une clé dans une serrure. Cette analyse moléculaire des cellules cancéreuses nécessite de l’expertise et un contrôle de qualité, aussi parce que le traitement spécifique et parfois coûteux, plus que jamais, en dépend pleinement.
Par conséquent, au moment de la décision de l'INAMI de rembourser ces médicaments, il est tout aussi important de régler les exigences de qualité ainsi que le financement des tests de diagnostic correspondants.
Ces recommandations seront diffusées par le Collège d'Oncologie aux prestataires de soins concernés. Un projet de suivi est prévu afin d’établir une liste d'indicateurs de qualité pour la prise en charge du cancer du poumon. Ces indicateurs devraient permettre un suivi encore meilleur de la qualité des soins.