Changement climatique : la Belgique n’est pas prête - La cohésion sociale et la sécurité risquent d’être compromises
Le Cerac, centre d’analyse des risques climatiques, publie le premier rapport national d’évaluation des risques climatiques (BCRA) en Belgique, ce 6 novembre. Ce rapport inédit identifie les 28 principaux risques liés au climat et à la dégradation des écosystèmes auxquels le pays est exposé. Un constat s’impose : il faut renforcer les politiques d’adaptation.
Sécheresses, inondations, dégradation des sols, perte des pollinisateurs… Les conséquences du changement climatique ne sont plus une hypothèse. Elles impactent directement notre quotidien. À travers le rapport BCRA, le Cerac décrit les 28 principaux risques liés au climat et à la dégradation des écosystèmes, en Belgique. Ils sont classés en cinq catégories : économie, santé et bien-être, alimentation, écosystèmes, et infrastructures et bâtiments.
Les messages clefs du BCRA
- Économie : Les catastrophes climatiques fragilisent le système assurantiel belge, marqué par une insécurité juridique depuis 2021, en l’absence de mécanismes de solidarité régionaux opérationnels. Le PIB pourrait reculer de 5 % d’ici 2050, et la dette publique pourrait augmenter de 15 % à cause du changement climatique.
- Santé et bien-être : Le stress thermique sur le corps humain est un risque prioritaire. Plus de 1000 décès annuels supplémentaires liés à la chaleur sont attendus, dans un scénario climatique optimiste. L’accroissement des maladies vectorielles et zoonotiques, et la dégradation de la qualité de l’air risquent également de mettre sous pression le système de santé.
- Alimentation : dégradation des sols, baisse des rendements agricoles, disparition des pollinisateurs, maladies du bétail, perturbation des chaînes d’approvisionnement mettent à mal la sécurité alimentaire. Ces risques pourraient compromettre la souveraineté alimentaire.
- Écosystèmes : Les sécheresses, les feux de végétation, ou encore l’élévation du niveau de la mer fragilisent les forêts, la santé des sols, les écosystèmes d’eau douce et côtiers. Ces perturbations mettent en danger des services vitaux rendus par les écosystèmes, comme la disponibilité en eau potable et la stabilité des rendements agricoles.
- Infrastructures et bâtiments : Inondations, sécheresses et prolifération de plantes envahissantes fragilisent les infrastructures. Les risques d’affaissements de terrain, de moisissures et d’infiltrations d’eau se multiplient, compromettant la durabilité du bâti et augmentant les coûts d’entretien et de réparation.
La vulnérabilité sociale risque de se généraliser
Si l’ensemble de la population belge est concerné, les personnes à faibles revenus sont les plus exposées. Les risques climatiques affectent différemment les individus selon leurs conditions de logement, leur état de santé ou leur situation géographique.
Face à ces risques, seule une action coordonnée entre tous les niveaux de pouvoir (fédéral, régional, provincial et communal) et une collaboration étroite avec les services d’urgence, les entreprises et la population permettront de bâtir une véritable résilience, en Belgique. Sans cette approche, la résilience nationale et la sécurité sont compromises.
Luc Bas, directeur du Cerac, conclut : « Notre analyse constitue une première en Belgique, elle pointe des priorités claires pour l’action. Le changement climatique devient un enjeu de sécurité nationale et de cohésion sociale, nécessitant une logique défensive préventive.»
Pour plus d’infos : consultez le rapport et les fiches de vulgarisation qui résument chaque risque en deux pages, sur le site du Cerac : www.cerac.be/fr/bcra