Communiqué

Communiqué Lundi, 3 décembre 2007

Mesdames et Messieurs, Je n'avais pas pensé ni espéré devoir vous faire face à nouveau, mais le Roi m'a demandé de l'informer, à court terme, des issues de l'impasse politique dans laquelle nous nous sommes retrouvés ces derniers mois. Je dois vous avouer que j'ai longtemps hésité avant d'accepter cette mission. En effet, le 10 juin, l'électeur avait rendu un verdict clair. À ce moment, j'ai tiré les conclusions de la perte de mon parti, comme chef de parti et comme chef de gouvernement. Ces derniers mois, tout un chacun aura pu constater que mon parti est entre-temps entre des mains des plus compétentes. Cela ressort d'ailleurs clairement de la manière constructive dont il a essayé de mettre sur pied un gouvernement. En tant que chef de gouvernement également, j'ai adopté ces derniers mois une attitude très réservée, en veillant simplement à la continuité de la politique, comme il sied. Cette mission n'y changera rien. C'est pourquoi, à ma demande expresse, elle ne revêt qu'un caractère très temporaire et limité. Mesdames et Messieurs, Notre pays vit l'une des crises politiques les plus graves des dernières décennies. Les élections datent en effet d'il y a six mois et notre pays n'a toujours pas de gouvernement à part entière. Dans l'intervalle, notre pays enregistre une détérioration de son image de marque tandis que les problèmes socioéconomiques et les nombreux problèmes quotidiens de nos citoyens restent sans solution. Cette situation ne peut plus durer trop longtemps. Ma mission consistera dans les prochains jours à avoir des contacts avec l'ensemble des partis démocratiques, et ce en toute discrétion. Dans le cadre de cette mission, je me laisserai guider par deux points de départ importants : Premièrement, je suis profondément persuadé que notre pays a besoin d'une importante réforme des institutions. La question qui exige une réponse est celle de savoir comment nous pouvons parvenir dans les meilleurs délais à une ouverture de négociations qui devront mener à une réforme aussi approfondie. Mon deuxième point de départ est le suivant : il importe de toute manière de régler certains dossiers urgents qui dépassent le cadre des affaires courantes. Je veux vérifier comment et dans quel contexte, nous pouvons nous y atteler. Mesdames et Messieurs, J'ignore quelle sera l'issue de cette mission. Mais je suis certain d'une chose, de là mon appel d'aujourd'hui : si nous sommes tous conscients de la gravité de la situation et si nous assumons tous notre responsabilité, nous parviendrons à surmonter les difficultés auxquelles nous sommes confrontés, aussi importantes soient-t-elles. C'est ensemble et dans le dialogue que nous pourrons trouver des solutions. J'y compte, dans l'intérêt de notre pays et de ses habitants. Je vous remercie.