01 fév 2016 12:37

« Et toi, t’es casé-e ? » :[Gay, lesbienne, bi, trans] dis stop aux clichés !

Bruxelles, le 1er février 2016 - Une campagne, intitulée « Et toi t’es casé-e ? », vise à sensibiliser contre l’homophobie et la transphobie les  jeunes de 12 à 25 ans et également les professionnels qui les entourent à l’école, dans le sport et la jeunesse. Réalisée par l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes, en collaboration avec le Centre interfédéral pour l’égalité des chances, la Fédération Wallonie-Bruxelles, le Délégué général aux droits de l’enfant, la Wallonie et la Commission communautaire française, cette campagne sera diffusée dès aujourd’hui en Fédération Wallonie-Bruxelles.

Contexte et chiffres
La violence, les moqueries et insultes à répétition, le harcèlement homophobes et/ou transphobes sont une réalité pour de nombreux jeunes à l’école, dans leurs activités sportives, lors d’activités avec d’autres jeunes, à la maison ou sur les réseaux sociaux.

  • 60 % des personnes homosexuelles ou transgenres ont personnellement fait l’expérience de commentaires ou de comportements négatifs à l’école à cause de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre[1].
  • 80 % des jeunes homosexuel-le-s ou transgenres ont entendu des commentaires négatifs ou constaté des comportements négatifs parce que l’un de leurs camarades de classe était perçu comme une personne homosexuelle ou transgenre[1].
  • 2/3 des enfants homosexuels ou transgenres ont caché leur orientation sexuelle ou leur identité de genre pendant leur scolarité[1].
  • Plus de la moitié des personnes homosexuelles ou transgenres de moins de 26 ans interrogées ont déjà envisagé sérieusement de mettre fin à leurs jours[2].

 

L’objectif de la campagne, lutter contre l’homophobie et la transphobie, s’inscrit dans des valeurs, des missions et dans un cadre légal qui fondent le vivre ensemble. L’homophobie et la transphobie peuvent se manifester sous forme de violences verbales (insultes, propos discriminants, remarques dévalorisantes ou culpabilisantes...),  physiques (agressions, viols, harcèlement sexuel ou meurtres...), mais aussi  à travers des violences sociales (exclusion, rumeurs, jugements...) ou par un comportement discriminatoire ou intolérant (discrimination à l’embauche, au logement, à l’accès aux soins médicaux ou encore lors d’activités de loisir ou dans le sport).

Campagne
Cette campagne vise à sensibiliser les jeunes de 12 à 25 ans, et les professionnels qui les encadrent, à la lutte contre les stéréotypes et les discriminations et à les amener à trouver de l'aide et des réponses à leurs questions, quelle que soit leur orientation sexuelle ou leur identité de genre.

 

Notre société est particulièrement stéréotypée, et l’on cherche toujours à associer à une personne, une ou plusieurs case (Homme - Femme, masculin-féminin, hétérosexuel-homosexuel, etc.). Or la réalité est plus complexe et riche, il n’existe pas toujours d’étiquette pour nommer toutes les réalités.


En outre, chaque case est associée à une série de préjugés et stéréotypes. Notre société, en classifiant et en hiérarchisant, crée les conditions d’émergence de discriminations, violences et harcèlement à l’encontre de ceux qui ne correspondent pas à « LA » norme acceptée du plus grand nombre.


D’où le slogan « Et toi t’es casé-e ? » et sa formulation sous forme de question afin que chacun s’interroge sur ce qu’il est, et sur le fait qu’il peut être victime de préjugés, stéréotypes, discriminations ou violence en raison de ce qu’il est.
Cette campagne se déclinera sur divers supports : des spots tv et radio, un site internet (www.ettoitescase.be), une page facebook, un dvd, une affiche, un dépliant et un guide pédagogique.

 

Témoignages vidéo
Le concept de la campagne a été initialement imaginé par des étudiantes de l’IHECS dans le cadre d’un travail d’étude. Dans ce but, avaient été tournées de brèves capsules vidéos de jeunes, gays, lesbiennes, trans et de leur entourage. Ces éléments ont été conservés et complétés, estimant positif et facteur d’adhésion, que des jeunes s’adressent à d’autres jeunes. En faisant part de leur expérience personnelle, ces jeunes gays, lesbiennes et  trans ont accepté de témoigner pour que le public, jeune ou professionnel, prenne conscience de leur réalité, voire s’identifie et devienne un moteur de prise de conscience et de changement des mentalités.

 

Au total 12 capsules vidéos peuvent être visionnées sur le site de la campagne www.ettoitescase.be, sur diverses thématiques tel que «  Quels sont les clichés les plus véhiculés ? », « Famille et tradition », « Réactions de l’entourage », « Les situations de discrimination les plus courantes ? », « Etre transgenre au quotidien », etc. 

A titres d’exemples, on y découvre un jeune expliquant que « ce n’est pas être transgenre qui est difficile à vivre mais les discriminations subies au quotidien » ; un papa, aimant, qui déclare être « plus embêté du fait que sa fille soit végétarienne qu’homosexuelle et […] que ce n’est pas une question d’être homosexuel ou pas mais d’être heureux ou pas, […] la norme ne faisant pas le bonheur »; François rappelant que « chacun d’entre nous peut faire l’objet d’une discrimination, [car] nous faisons tous partie, directement ou indirectement, d’une minorité ».

 

Guide pédagogique
En plus d’un cadre légal qui protège les gays, lesbiennes, bisexuel-le-s et transgenres contre les discriminations, des pratiques, des gestes et des mots sont nécessaires. Les efforts de lutte contre le harcèlement doivent s’accompagner d’une éducation à l’égalité, au genre et à la sexualité.


Que ce soit dans l’enseignement, dans le secteur du sport ou de la jeunesse, les questions liées au genre et à l’orientation sexuelle ne doivent plus être taboues. Pour que les jeunes trouvent leur place dans notre société le plus sereinement, que chaque enfant puisse exercer ses droits, il est fondamental de déconstruire les stéréotypes qui y sont liés et contribuent à un environnement hostile.

 

Pour aider les professionnels qui encadrent les jeunes, un guide pédagogique a été développé. Ce guide propose une série de définitions et de questions sur les orientations sexuelles et l’identité de genre de façon à permettre aux professionnels de se positionner sur les comportements discriminatoires.

 

Ce guide interroge les professionnels, les sensibilise aux réalités que vivent certains jeunes, leur rappelle leurs obligations en terme de protection de jeunes et leur offre une série de conseils pratiques et concrets sur la manière d’aborder ces sujets avec eux et de réagir à des situations problématiques. Cet outil présente également les organismes compétents pour intervenir en cas de discrimination ou de harcèlement et répertorie une série d’associations ressource en la matière.

 

Il sera largement diffusé par la Fédération Wallonie-Bruxelles, la Wallonie, et la Commission communautaire française dans les structures et établissements relevant de l’enseignement (secondaire et supérieur), de la jeunesse et du sport, ainsi que dans les secteurs de  la santé, de l’aide à la jeunesse, du social et auprès du secteur associatif.


Le matériel de la campagne et le guide pédagogique sont également disponibles gratuitement via le site www.ettoitescase.be.

 

[1] Selon l’enquête sur les personnes LGBT dans l’UE, menée par l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne (FRA), 2013, http://fra.europa.eu/fr/publication/2014/enqute-sur-les-personnes-lgbt-dans-lue-enqute-sur-les-personnes-lesbiennes-gays
[2] Paula MAYOCK, Audrey BRYAN, Nicola CARR, Karl KITCHING, Supporting LGBT lives: as study of mental health and well-being, GLEN, 2009, ww.academia.edu/843297/SUPPORTING_LGBT_LIVES_A_STUDY_OF_MENTAL_HEALTH_AND_WELL-BEING

 

Contacts presse
Elodie Debrumetz – Institut pour l’égalité des femmes et des hommes – elodie.debrumetz@iefh.belgique.be, 02 233 42 65 ou  0497/23.67.67

Laure Gréban – Centre interfédéral pour l’égalité des chances – laure.greban@cntr.be,
02 212 30 15  ou 0475/33.33.89

David Lallemand – Porte-parole du Délégué général aux droits de l'enfant - 0474/951.903

Stéphanie Wilmet – Porte-parole d’Isabelle Simonis : 0479/44.25.36
Aurore Dierickx - Porte-parole de Fadila Lanaan – 0477/89.53.86
Audrey Jacquiez - Porte-parole de Maxime Prévost : 0497 16 18 61