La Belgique, « health & biotech valley » d’aujourd’hui et de demain

En octobre 2021, la Belgique lançait sa stratégie biopharma. Le gouvernement fédéral réunissait pour l’occasion l’ensemble du monde académique et de l’industrie de la santé et des biotechs autour d’un objectif commun :  renforcer (encore) la position de la Belgique en matière de R&D et de production dans un créneau porteur depuis tant d’années pour notre pays.

« La crise du coronavirus a été une véritable prise de conscience : la santé est au cœur de la vie de chaque individu. La Belgique a depuis des années massivement investi dans ses talents, dans la recherche & le développement et, grâce à de nombreux partenaires, dans des outils de production capables d’apporter des réponses tangibles aux maladies et pandémies du 21ème siècle. Nous devons en être fiers et ne surtout pas nous arrêter à aujourd’hui. Dans un environnement international modifié, plus compétitif, nous devons renforcer notre écosystème et nous doter d’une vision stratégique à long terme pour être certains que la Belgique s’impose comme la « health & biotech valley » du futur au cœur d’une Europe connectée. C’est l’ambition», soulignait alors le Premier ministre Alexander De Croo, rappelant le rôle crucial joué par notre pays « en produisant puis en exportant plus de 700 millions de doses de vaccins contre le Covid-19 vers le reste du monde ».

Des progrès et des réalisations

Deux années se sont écoulées depuis le lancement de la stratégie fédérale biopharma. A l’initiative du Premier ministre, le gouvernement fédéral a décidé de faire évaluer le travail réalisé ces vingt-quatre derniers mois via un rapport remis par le Boston Consulting Group auquel ont contribué l’ensemble des acteurs du monde belge de la santé et des biotechs.

BCG souligne dans son rapport « les progrès réalisés par la Belgique ces deux dernières années ».  Sur le volet talent, le centre de compétence ViTalent « a trouvé son rythme de croisière et permet aujourd’hui à des milliers de talents de se former et de se tenir à niveau ». Avec la construction du EU Biotech Campus, la Belgique « disposera d’un flagship capable d’attirer les profils internationaux ». La mise en place d’une Health Data Agency « aidera à débloquer tout le potentiel des données santé ». L’inauguration de la VirusBank, de Vaccinopolis et du European Plotkin Institute « vont renforcer le leadership de la Belgique sur les vaccins. »

Focus sur le talent et la numérisation

BGC pointe dans son étude la création de 15.000 emplois supplémentaires dans le secteur belge de la santé et des biotechs depuis 2019. Une augmentation de 25% sur base annuelle de la valeur ajoutée du secteur et le fait qu’1,5 nouvel essai clinique soit réalisé chaque jour en Belgique.

« Si d’autres pays déploient des stratégies centrées sur la santé, la Belgique reste en tête de peloton en Europe et mondialement », conclut BCG avant de définir les 4 axes sur lesquels notre pays devra se focaliser les prochains mois pour ancrer sa position : « maintenir un climat économique prédictible, renforcer l’attractivité des nouveaux talents belges et internationaux, accélérer la mise sur le marché de solutions patients et prendre la main sur la transition numérique du secteur de la santé via les données. »  

Alexander De Croo, Premier ministre : « Ce n’est pas dans la coutume, en Belgique, de faire évaluer notre action politique par un organe extérieur et cela démontre toute l’importance que nous portons à notre position stratégique dans la biopharma et dans la santé. Ces derniers mois, notre pays est parvenu à attirer massivement les nouveaux investissements : Pfizer à Puurs, Takeda à Lessines, GSK à Wavre, J&J à Gand pour ne prendre que quelques exemples. Nos biotechs, elles, démontrent au quotidien la valeur ajoutée que nous sommes capables de créer ici en Belgique. Nous devons continuer à écouter notre écosystème, à le faire grandir et à tisser ces synergies entre pouvoirs politiques, monde académique et l’industrie. Cela se fait au bénéfice de la santé pour tout le monde. En Belgique, en Europe, mondialement. »

Caroline Ven, CEO de pharma.be : « pharma.be est fier de soutenir l’initiative Belgium Health and Biotech Valley à l’aide de son expertise, de son vaste réseau riche de de 130 membres.  La position du secteur belge des médicaments est unique. Elle est important, non seulement pour les patients, mais aussi pour notre société où elle a un impact positif. Voyez la collaboration unique avec nos universités et instituts de recherche ou les 43 500 emplois directs que le secteur crée aujourd'hui. Avec près de 630 demandes par an, la Belgique se situe également dans le top 3 européen en termes de nombre de demandes d'essais cliniques par habitant. Le développement et le suivi d'une stratégie à long terme sont une priorités pour maintenir et renforcer cette position. L'industrie biopharmaceutique est le principal investisseur privé dans la recherche et le développement en Belgique, avec près de 6 milliards d'euros l'année dernière. Le renforcement des investissements devrait conduire à de nouvelles percées médicales, garantissant à chaque patient la vie qu'il ou elle mérite. »

Jan Van der Goten, président HST (Health, Science & Technology Group): « Ces dernières années, la Belgique a déployé des efforts considérables pour créer un environnement attrayant pour les investissements. Nous en récoltons les fruits et voyons aujourd'hui des investissements importants de l'industrie pharmaceutique mondiale se diriger vers la Belgique, à la fois dans la recherche et le développement et dans la production. L’erreur serait cependant de nous reposer sur nos lauriers. Le secteur biopharmaceutique est un maillon essentiel de l'économie belge, mais la concurrence internationale pour attirer les investissements est énorme. En mettant en place la bioplateforme R&D, le gouvernement a envoyé un signal important et il est crucial que tous les partenaires de la bioplateforme de R&D continuent de s'impliquer dans la recherche et le développement. Chacun partenaire, gouvernement et industrie, a un rôle à jouer pour que la Belgique  continuer à attirer des investissements significatifs à l'avenir. Cela nécessitera des efforts notamment en termes de disponibilité des talents, de compétitivité internationale et d'intégration de nouveaux domaines d'intérêt tels que la durabilité".

Frédéric Druck, Secrétaire Général bio.be/essenscia : "La Belgique se situe au top mondial dans le domaine pharmaceutique et biotechnologique, mais nous ne pouvons pas nous reposer sur nos lauriers. La compétition internationale est rude. Pour y faire face, il faut travailler dur et ensemble, c'est le message que nous voulons porter! Au sein de la Plateforme Biopharma R&D, le gouvernement et l'industrie collaborent efficacement pour faire de notre pays La "Health & Biotech Valley" de l'Europe. Ce dialogue constructif et cette approche stratégique doivent également être poursuivis lors de la prochaine législature. Car des choix politiques audacieux sont nécessaires en termes de compétitivité, d'innovation, de logistique et de talents. En particulier, le renforcement des compétences des travailleurs d’aujourd’hui et de demain, adaptées aux dernières évolutions biotechnologiques et digitales, constitue un défi majeur auquel nous contribuons pleinement avec bio.be/essenscia, les centres de formation sectoriels ViTalent et aptaskil, ainsi que le futur EU Biotech Campus."

Thomas Dermine, secrétaire d’État à la Relance :  « Si la Belgique est reconnue comme un leader mondial dans le secteur pharmaceutique, c’est aussi grâce aux support dédié par les autorités. D’une part notre pays continue à soutenir la recherche et développement avec un régime fiscal spécifique. D’autre part ce gouvernement a lancé de nombreux initiatives à travers le plan de Relance pour renforcer notre position de pionnier : un campus de formation BioTech à Charleroi, une banque de virus à Louvain pour nous préparer aux risques futurs de pandémies et une platforme numérique de données médicales pour soutenir la recherche par les universités et entreprises. »