14 oct 2024 09:14

Violences sexuelles : en tant que personne de soutien, vous pouvez faire la différence

Chaque jour, douze personnes franchissent les portes d’un Centre de Prise en charge des Violences Sexuelles (CPVS). Cependant, dans la majorité des cas, les victimes se confient d'abord à un proche. Face à cette réalité, une question cruciale se pose : comment apporter une aide appropriée à la victime ? C’est pour y répondre que les CPVS lancent aujourd’hui une campagne nationale de sensibilisation à l’attention du grand public mettant en lumière le rôle essentiel des personnes de soutien et l’importance de contacter ensemble rapidement un CPVS.

L’année dernière, plus de 3500 victimes se sont rendues dans l’un des 10 CPVS. Ces chiffres sont alarmants, mais ils sont encore loin de rendre compte de l’ampleur réelle des violences sexuelles. De nombreuses victimes, principalement des femmes, n'osent pas contacter un CPVS ou ne savent pas qu'il existe un endroit où elles peuvent recevoir des soins holistiques. « Lorsqu’une victime se confie à vous, vous pouvez jouer un rôle déterminant » souligne la Secrétaire d'État à l'Egalité des genres Marie-Colline Leroy. « Plus le nombre de personnes qui adoptent le bon réflexe est grand, plus court est le chemin vers le CPVS. C’est le message que nous souhaitons faire passer avec cette nouvelle campagne ».

Un CPVS permet à une victime de violences sexuelles d’obtenir une assistance médico-légale et psychologique gratuite et de porter plainte en un seul endroit, 24h/24 7J/7. Les victimes sont accueillies par des professionnels formés et habitués à gérer ce type de cas. L’approche globale des CPVS permet aux victimes de réduire les séquelles, d’augmenter les chances de guérison psychologique et de se rétablir plus rapidement. En outre, les personnes de soutien, telles que les parents, les proches ou les amis qui accompagnent la victime, reçoivent aussi un premier soutien, des explications et des conseils.

Le témoignage de la victime au cœur de la campagne

« Nous avons choisi de mettre le témoignage de la victime au centre de la campagne, afin qu’un maximum de personnes puisse s’identifier à ces situations du quotidien. Qu’il s’agisse d’une conversation dans un bus, un café, après un match ou autour du petit-déjeuner, chaque personne de soutien doit savoir comment réagir : écouter, rassurer et proposer de contacter rapidement le CPVS le plus proche. 

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    La campagne sera déployée sur plusieurs canaux, notamment la télévision, la radio, les réseaux sociaux, ainsi que par des affichages ciblés. Des événements ponctuels, organisés en partenariat avec le secteur associatif, viendront renforcer cet effort de sensibilisation jusqu'en février 2025.

    Pour groupes-cibles vulnérables, la personne de soutien est essentielle

    En parallèle, un second volet de la campagne s’adresse aux groupes particulièrement vulnérables face aux violences sexuelles, tels que les personnes migrantes, en situation de handicap, sans domicile fixe et LGBTQI+. Ces populations rencontrent des obstacles supplémentaires, comme l'insécurité, la crainte d’être stigmatisé·e, les barrières de communication ou la méconnaissance des services disponibles, rendant l'accès aux CPVS encore plus difficile. La Secrétaire d’État précise : « Il est essentiel pour ces groupes vulnérables que le seuil permettant d’accéder aux CPVS soit le plus bas possible. Or, les campagnes d’information ‘traditionnelles’ les atteignent plus difficilement. Les services d’aide, les travailleur·euse·s sociaux·ales et les associations sont en première ligne et ont un rôle clé afin de diriger les victimes vers un CPVS. »

    La campagne vise à renforcer la notoriété des CPVS auprès des intervenant·e·s de terrain. Elle prévoit également du matériel de communication spécifique à chaque groupe vulnérable, élaboré en concertation avec ces parties prenantes. « Cette collaboration étroite est primordiale pour proposer un matériel en adéquation avec les besoins particuliers de chaque public et pour que les CPVS puissent inscrire cet effort de sensibilisation sur le long terme » ajoute la Secrétaire d’État.

     

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