19 nov 2021 09:03

Les personnes transgenres sont souvent la cible de harcèlement de rue

Bruxelles, le 19 novembre 2021 – Près de la moitié des personnes transgenres ont été insultées dans la rue au cours des 12 derniers mois. Les insultes utilisées sont généralement sexistes et souvent très vulgaires. 53% des personnes transgenres interrogées ont également indiqué avoir récemment été victimes de violences (verbales ou physiques) dans un lieu public. La plupart de ces victimes ne se rendent pas à la police suite à ces faits.

En 2020, l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes a organisé la première enquête nationale sur le sexisme, intitulée #Youtoo? Cette enquête a montré que 45% des personnes transgenres[1] avaient fait l’objet d’insultes en rue ou dans un autre lieu public au cours des 12 derniers mois[2]. Parmi ces personnes, près de 9 sur 10 ont indiqué qu’il ne s’agissait pas d’un incident unique. Le harcèlement de rue semble être une expérience plus fréquente pour ces personnes que pour le-la Belge moyen-ne. De plus, les insultes utilisées sont presque toujours sexistes. Les chiffres relatifs aux victimes de violences (verbales ou physiques) dans les lieux publics sont choquants (53%), et 3 personnes transgenres sur 4 ne se rendent pas à la police par la suite. Elles ont peur, ne croient pas que cette démarche puisse mener à un résultat, ou ont une image négative de la police. Parfois, ce sont toutes sortes de considérations concernant l'auteur-e qui les freinent.

Désavantager, humilier ou attaquer des personnes en raison de leur identité ou de leur expression de genre constitue une forme de sexisme et de discrimination : ce comportement se fonde en effet sur une condamnation du dépassement des normes stéréotypées associées au sexe biologique. À cela peut venir s’ajouter la transphobie : outre les conceptions sur le genre en général, certaines personnes visent spécifiquement les personnes transgenres.

Michel Pasteel, directeur de l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes, explique : « Nous savons depuis longtemps déjà que les personnes transgenres constituent un groupe très vulnérable en matière de discrimination. En 2020, 11% des plaintes que nous avons reçues portaient sur ce type de discrimination. Cette recherche le confirme à nouveau. Cependant, le fait que seule une minorité de victimes se rende à la police reste très préoccupant. Il est important que chacun-e se sente le-la bienvenu-e et en sécurité au bureau de police. Des efforts supplémentaires devront dès lors être déployés à cette fin. »

En avril 2020, l’Institut a lancé l’enquête nationale #Youtoo? consacrée au sexisme. La combinaison entre un échantillon aléatoire sélectionné par le biais du Registre national et une enquête ouverte a permis à plus de 4.500 Belges de participer à cette enquête. Vous trouverez de plus amples informations sur l’enquête #YouToo? sur le site internet de l’Institut : https://igvm-iefh.belgium.be/fr/activites/discrimination/sexisme/enquete_youtoo

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Créé en décembre 2002, l’Institut pour l'égalité des femmes et des hommes est l'institution publique fédérale indépendante qui a pour mission de garantir et de promouvoir l'égalité des femmes et des hommes, de combattre toute forme de discrimination ou d'inégalité fondée sur le sexe, et ce par l’élaboration et la mise en œuvre d’un cadre légal adapté, de structures, de stratégies, d’instruments et d’actions appropriés. L’Institut vise à ancrer l’égalité des femmes et des hommes dans la société pour qu’elle devienne une évidence dans les mentalités et les pratiques. Toute personne, victime de discrimination fondée sur le sexe, peut s’informer sur ses droits ou déposer plainte gratuitement et en toute confidentialité auprès de l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes via le numéro vert 0800/12.800 ou via son site internet http://igvm-iefh.belgium.be.

[1] Environ 0,5% des Belges s’identifient comme personnes transgenres, ou comme personnes avec un passé transgenre.
[2] L’enquête a été lancée en avril 2020. « L’année écoulée » couvre donc la période entre avril 2019 et mai 2020.