21 oct 2024 09:31

Un nouveau capteur devrait améliorer la qualité de l'air sur la côte

La semaine dernière, un nouveau capteur a été installé au centre de trafic de la chaîne de radars de l'Escaut à Zeebrugge, développé par l'Institut royal d'Aéronomie Spatiale de Belgique, pour le compte du Ministre de la Mer du Nord. Grâce au capteur, la DG Navigation du SPF Mobilité et Transports peut surveiller la quantité et les substances émises par les navires qui passent. Le transport maritime est responsable de 2,5 pour cent des gaz à effet de serre dans le monde. C'est pourquoi il existe des normes internationales pour limiter les émissions. Les navires qui ne respectent pas les règles seront sanctionnés plus efficacement grâce au capteur. En outre, les mesures serviront à renforcer davantage la législation internationale sur l’azote. 

Exigences strictes en matière d’émissions pour les navires

L’une des routes maritimes les plus fréquentées au monde longe la partie belge de la mer du Nord. Cela concerne 200 000 navires par an. Malgré leurs nombreux avantages économiques, ils présentent des inconvénients pour les personnes et l’environnement. Leurs émissions contiennent non seulement le gaz à effet de serre CO², mais aussi de l'azote, du soufre et des particules. Ces substances ont un impact négatif sur la santé publique : elles peuvent provoquer des problèmes respiratoires, des irritations oculaires, des problèmes pulmonaires et même des décès prématurés. Afin de minimiser les conséquences négatives, une zone de faibles émissions a été créée au-dessus de la mer du Nord. Les navires doivent répondre à des exigences d’émissions très strictes. 

Le nouveau capteur renforce le fonctionnement de l'avion renifleur et les commandes à bord.

Contrôles continus grâce au capteur

Pour vérifier si les navires n'émettent pas trop, il y avait jusqu'à présent deux options : des contrôles dans les ports et un avion renifleur qui survole les nuages d'émission des navires pour les analyser. Les deux options prennent du temps, ce qui signifie que tous les navires ne pouvaient pas être contrôlés. C'est pourquoi le BIRA, au nom du ministre de la Mer du Nord, a développé un nouveau capteur en collaboration avec la DG Navigation. Le capteur a été provisoirement installé au centre de contrôle du trafic de la chaîne radar de l'Escaut à Zeebrugge. Plus tard, il déménagera dans un moulin à vent en mer. 

Le nouveau capteur renforce le fonctionnement de l'avion renifleur et les commandes à bord. Le capteur peut surveiller les émissions des navires qui passent sept jours sur sept à une distance de 10 km. Un navire dépasse les normes ? La DG Navigation recevra alors une notification. Et ces navires pourront être contrôlés spécifiquement à l'aide d'avions renifleurs ou à bord. 

Grâce au capteur, la DG Navigation pourra surveiller les navires de manière plus ciblée.

Plus de contrôles et des politiques plus strictes pour réduire la pollution atmosphérique

Grâce au capteur, la DG Navigation pourra surveiller les navires de manière plus ciblée. S’ils ne respectent pas les règles, ils seront sanctionnés. La DG Navigation espère que le capteur aura également un effet dissuasif : les navires qui ne respecteront pas les règles strictes éviteront la partie belge de la mer du Nord en raison de la présence du capteur. En outre, le capteur permettra également d’en savoir plus sur la pollution de l’air causée par le transport maritime. Quels sont les polluants les plus émis ? Quelle part les navires jouent-ils dans la pollution de l’air des côtes ? Forte de ces connaissances, la DG Navigation pourra plaider en faveur d’une politique plus forte au niveau international. Cela signifie que la pollution de l’air est susceptible de diminuer encore à l’avenir. 

Le capteur a été nommé Ship Emission Monitoring by Passive Remote Sensing (SEMPAS) et a été développé par BIRA-IASB en collaboration avec la DG Navigation et l'Institut royal des Sciences naturelles de Belgique, avec le financement du fonds de compensation environnementale de la DG Environnement et de la Loterie Nationale.

Peter Claeyssens, directeur général de la DG Navigation : “Nous sommes ravis que cette nouvelle technologie nous offre un moyen plus efficace d'inspecter les navires. Nous garantissons ainsi qu'ils respectent les règles et qu'une concurrence loyale soit possible. Nous sommes impatients de commencer avec les premiers résultats.” 

Gytha Mettepenningen, doctorante (Institut royal d'aéronomie spatiale de Belgique) : "C'était un grand défi de développer un capteur suffisamment sensible et adapté à un environnement maritime. Nous sommes heureux de pouvoir contribuer avec SEMPAS à la surveillance des émissions des navires." 

Paul Van Tigchelt, ministre de la Mer du Nord : “L'objectif international est d'amener le transport maritime à zéro émission nette de gaz à effet de serre d'ici 2050. Notre pays vérifie déjà avec un avion renifleur spécial si les 200 000 navires qui traversent nos eaux chaque année n’émettent pas trop de soufre ou d'azote. L'avion traverse les nuages d'émissions des navires, ce qui nous rend uniques au monde. Mais nous ne pouvons pas surveiller tous les navires avec cela, nous voulons donc continuer à innover avec de nouvelles technologies, comme ce capteur, qui nous permet de contrôler les navires dans nos ports 7j/7 et 24h/24. Ce projet test à Zeebrugge prouve une fois de plus que la Belgique est à l'avant-garde grâce à nos entreprises innovantes et à nos meilleurs experts dans la lutte contre le changement climatique.”